L'entreprise SONELGAZ

Les Allemands à l’assaut du marché algérien des énergies renouvelables

En attendant de convaincre l’Algérie des vertus de Desertec, les Allemands s’implantent sur le marché algérien des ENR.

Des entreprises allemandes du secteur des énergies nouvelles et renouvelables (ENR) sont venues à Alger offrir leurs services. Sonelgaz a lancé, l’été dernier, trois appels à manifestation d’intérêt pour la réalisation d’une CSP, d’une usine de fabrication de silicium et d’un centre d’homologation des équipements ENR. Aucune entreprise n’a été retenue, pour l’instant, précise Amar Abdoun, un haut cadre du groupe gazier algérien.

La Chambre algéro-allemande du commerce et d’industrie AHK a organisé, hier mardi à Alger, une conférence dédiée aux énergies nouvelles et renouvelables (ENR). Cette rencontre a vu la participation de huit entreprises allemandes venues présenter leurs services et produits aux Algériens. Il s’agit de Solarhybride AG, Flagsol Gmbh, M+V group Gmbh, Inventux, Renosolar, Manz, Solar Millinum et Centrotherm Photovoltaics. Leurs représentants ont eu à répondre aux questionnements des entreprises algériennes telles Nil, SIG et ASC, portant notamment sur la durée de vie et les rendements des équipements et technologies proposés.
La conférence a été également l’occasion pour des spécialistes allemands de faire des exposés sur les besoins et le potentiel énergétiques de l’Algérie. M. Fichter, chercheur auprès du DLR, Agence spatiale allemande, a indiqué que ces besoins, estimés actuellement à 39 TWH (térawatts-heure) par an, passeront à 190 TWH/an à l’horizon 2050. Leur satisfaction exige beaucoup de travail et de lourds investissements, a-t-il souligné.

Sonelgaz en quête de partenaires pour trois projets ENR

Amar Abdoun, responsable à la Direction générale de la Stratégie et de la prospective du groupe Sonelgaz, a indiqué que la mise en œuvre du plan de développement des ENR a bel et bien commencé. Sonelgaz, a-t-il rappelé, a lancé récemment trois appels à manifestation d’intérêt pour la réalisation de trois projets dans le cadre de ce plan qui a bénéficié d’une dotation budgétaire de 1.500 milliards de dinars (plus de 20 milliards de dollars). Il s’agit d’un projet CSP (centrale solaire thermique) d’une capacité de 150 mégawatts, d’un centre d’homologation des équipements ENR et d’un projet d’usine de fabrication de silicium. Selon lui, aucune entreprise n’a été retenue pour le moment puisque « les appels à manifestation d’intérêt sont toujours en phase de lancement. » Les sites devant accueillir ces trois projets « ne sont pas encore identifiés », a-t-il ajouté.
M. Abdoun a fait savoir que plusieurs mesures incitatives en faveur de l’industrie du renouvelable sont envisagées par les pouvoirs publics. Il s’agit de la facilitation de l'accès au foncier industriel, de la réduction des droits de douanes sur l'importation d'équipements et de l'exonération des producteurs d'électricité tirée de ressources non fossiles de certaines taxes, dont la TVA..
Le programme algérien de développement des énergies renouvelables, adopté en février 2011, prévoit de produire 22.000 MW d’électricité d'origine renouvelable d'ici 2030, soit 40% de la production nationale d'électricité.